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Articles en psychologie et sciences du comportement

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Les stéréotypes interviennent de façon incontournable dans le processus perceptif humain puisque nous les utilisons pour organiser notre perception de la réalité sociale.


On les définit comme des catégories descriptives simplifiées par lesquelles nous cherchons à situer autrui ou des groupes d’individu.


Leur contenu est constitué d’un ensemble de croyances construites socialement, fonctionnant comme des filtres entre la réalité objective et l’idée que l’on s’en fait.


Le processus de catégorisation sociale n’est pas aléatoire et intervient toujours dans un contexte socioculturel donné acquis à travers l’éducation, la transmission socio-culturelle des croyances, les interactions avec autrui, l’exposition à certains médias, ect.


Mais à quoi servent-ils ?


Nous avons déjà souligné leur fonction cognitive : ils nous permettent de simplifier et de réduire la complexité des données de l’environnement social.


S’y ajoute une fonction épistémique : ils servent à expliquer et comprendre dans le but de donner du sens à la réalité et asseoir un sentiment de maitrise de l’environnement. Ils nous permettent de naviguer dans la réalité sociale comme s'ils étaient des repères.


Ils ont aussi une fonction identitaire : les individus cherchent à accroitre leur estime de soi, ce qui passe aussi par une identité sociale positive résultant de comparaisons favorables entre leur groupe et des exogroupes perçus comme pertinents.



Enfin, ils ont une fonction justificatrice, que l’on peut décliner en 3 dimensions :


1) une justification de soi : les stéréotypes permettent de justifier une attitude, un comportement


2) une justification de groupe : ils servent à justifier les attitudes, les positions, le statut social ou les actions (per exemple les discriminations) réalisées par l’endogroupe à l’égard de l’exogroupe


3) une justification du système socioculturel :


Ils contribuent à persévérer l’organisation sociale existante et à justifier le maintien de l’idéologie, des inégalités, des hiérarchies sociales, de la divisions des rôles sociaux, de la distribution des richesses, mais aussi des droits.



A retenir :


Les stéréotypes prennent toujours place dans un contexte socio-culturel donné et nous donnent des indications sur les relations qui se jouent entre les différents groupes sociaux en présence de contexte. Ils sont donc le reflet d’un certain ordre social.


Bibliographie :


  • Fonctions des stéréotypes (cognitive, épistémique, identitaire) :Deschamps, 1977

  • Fonction justificatrice des stéréotypes : Jost & Banaji, 1994

  • Théorie de la dominance sociale : Sidanius & Pratto, 1999

 
 
 


En dépit de la loi du 11 février 2005 « pour l’égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées », visant à améliorer leur participation citoyenne et leur insertion socioprofessionnelle, les personnes en situation de handicap demeurent défavorisées en matière d’emploi en dépit des dispositifs législatifs.


Des études expérimentales en Psychologie sociale ayant comparé la perception des candidat(e)s en condition “valides” ou “handicap physique” ont montré qu’à compétences égales, les candidat(e)s dont le CV comportait la mention “handicap” avaient significativement moins de chance d’être recruté(e)s, victimes ainsi d’un phénomène discriminatoire.


Il s’agit d’une mise à l’écart sur la simple base d’une particularité catégorielle perçue et d’une appartenance groupage (ici le handicap physique).


Il faut cependant noter que ces travaux se sont surtout focalisés sur une forme particulière de handicap : le handicap physique, comme par exemple la perception visuelle d'une personne en fauteuil roulant.


Or, les attitudes et comportements à l’égard des personnes en situation de handicap peuvent varier considérablement selon la nature de la déficience . Ainsi, les personnes en situation de handicap physique sont généralement évaluées plus positivement que les personnes qui ont une déficience mentale ou neurologique.


La notion de perceptions catégorielles est ici importante car les stéréotypes nous informent de la façon dont on perçoit le monde par un découpage structuré de l’environnement social.


Pourquoi un tel découpage ?


Initialement, le processus de catégorisation est issu des travaux de psychologie cognitive sur la perception visuelle de la réalité physique.


Le système cognitif des individus n’étant pas en capacité de traiter l’abondance des informations de l’environnement doit, afin d’éviter la saturation cognitive, simplifier la réalité dans le but de s’en saisir avec plus de facilité.


Il en va de même pour la réalité sociale.


Les stéréotypes s’apparentent ainsi à des raccourcis mentaux pour se forger une impression rapide d’autrui.


Les stéréotypes interviennent de façon incontournable dans le processus perceptif humain puisque nous les utilisons pour organiser notre perception de la réalité sociale.


Ils sont des catégories descriptives simplifiées par lesquelles nous cherchons à situer autrui ou des groupes d’individus.


Leur contenu est constitué d’un ensemble de croyances construites socialement, fonctionnant comme des filtres entre la réalité objective et l’idée que l’on s’en fait.


Le processus de catégorisation sociale n’est pas aléatoire et intervient toujours dans un contexte socioculturel donné acquis à travers l’éducation, la transmission socio-culturelle des croyances, les interactions avec autrui, l’exposition à certains médias, ect.


Les stéréotypes sont liés à notre identité sociale. Dès lors que deux individus interagissent, c’est aussi des éléments internalisés de leur groupe social qui se rencontrent.


La place qu’occupe un individu dans la société, son rôle ou encore son statut vont activer des éléments de connaissances en fonction du groupe social qui lui est attribué.


Cette perspective suppose qu’il y aurait, immédiatement dans la rencontre avec autrui, une activation des stéréotypes et des préjugés (à valence positive ou négative) liés à la connaissance que nous avons de son groupe.


En quelques traits, les stéréotypes permettent de dresser un portrait opérationnel d’un groupe cible et supposent de servir de guide pour l’action car ils permettent aux individus de savoir quelle conduite tenir face à la cible.


Mais ce processus implique une déformation de la perception de la réalité au travers d’un double biais cognitif :


l’assimilation et le contraste


L’assimilation consiste a exagérer les similarités entre les membres d’une catégorie (“ les touristes sont tous(es) impoli(e)s ”) et le contraste consiste à percevoir les différences entre les membres de catégories différentes comme plus importantes qu’elle ne le sont réellement.


Conséquences : on perçoit le “nous” et les membres de notre groupe comme davantage différents des uns des autres (biais d’hétérogénéité de l’endo-groupe), alors que “eux” sont toustes pareils (biais d’homogénéité de l’exo-groupe).


Les membres de l’autre groupe seront donc perçus comme étant interchangeables et plus susceptibles d’être englobés dans des stéréotypes, de subir des comportements discriminatoires et de la stigmatisation sociale.



Bibliographie :

  • Stéréotypes, préjugés et discriminations : Fisk, 2008

  • Stéréotypes en tant que filtres de perception : Légal & Delouvée, 2008

  • Stéréotypes et cognition sociale : Leyens, Yzerbyt & Scharden, 1996

  • Variations des attitudes et des comportements en fonction de la nature du handicap : Stone & Colella, 1996

  • Evaluation davantage positive pour le handicap physique, comparativement au handicap neurologique : Gouvier, Sytsma-Jordan & Mayville, 2003

 
 
 

Sur quel genre d’informations les individus se basent pour se définir à eux-mêmes et aux autres ? Vont-il s’appuyer sur leurs comportements passés, la connaissance de leurs états internes, sur ce qu’ils pensent de ce que leurs proches pensent d’elles/eux ?


Quand nous tentons de nous définir ou de nous décrire, un grand nombre de pensées, souvenirs et sentiments spécifiques peuvent nous venir à l’esprit :


c’est le " soi "qui s’active


Même s’il n’est pas facile de se connaître, la recherche contemporaine sur le soi montre que depuis notre naissance, nous n’avons cessé d’accumuler une grande quantité d’informations sur nous-mêmes.


Ces connaissances subissent une organisation cognitive afin de nous donner une vision plus ou moins cohérente de nous.


Le Soi se définit comme l’ensemble des connaissances, des croyances et représentations que nous avons de nous-mêmes, stockées dans notre mémoire auto-biographique, aboutissant à une organisation de perceptions de soi, faisant du soi une véritable structure cognitive.



Ces données accumulées sur nous-mêmes proviennent de plusieurs sources :


1. nos expériences de vie et de leur élaboration mentale

2. des processus de comparaison sociale

3. des normes sociales, la culture et les attentes sociales

4 . nos groupes sociaux et les attentes implicites ou explicites des personnes signifiantes pour nous


Le sentiment de soi obéit à deux besoins :


Le besoin d’unicité, correspondant à la nécessité de nous percevoir comme des êtres singuliers, uniques.


Le besoin de similarité qui met en évidence notre besoin de nous inscrire dans des liens sociaux et d’appartenance.


Ainsi, le soi résulte d’une interaction entre une identité sociale (besoin de la reconnaissance d’une appartenance), tout en cherchant une place spécifique dans ce même espace collectif et d’une identité personnelle (se différencier, se singulariser).


Ces données posent ainsi la question de la façon dont le sentiment de soi est altéré chez personnes dont le sentiment d’appartenance est mis à mal (personnes minorisées, stigmatisées, en situation de rupture familiale...)


Les différentes composantes du Soi


Le soi n’est pas constitué que d’une composante cognitive.

Il est aussi composé :


  • D’une composante affective : l’estime de soi


Elle concerne la façon dont les individus s’évaluent, s’accordent de la valeur, dont ils améliorent leur image de soi ou encore dont ils se défendant face aux menaces de leur estime de soi.


  • D’une composante comportementale : la présentation de soi


Elle renvoie à la façon dont nous nous présentons à autrui, dont nous régulons nos actions en fonction des situations interpersonnelles.


Le Soi est donc composé à la fois d’une composante cognitive (concept de soi), affective (estime de soi) et comportementale (présentation de soi)



La malléabilité du soi


Les représentations et significations que nous avons de nous-mêmes sont à la fois stables mais aussi influencées par le contexte dans lequel le jugement de soi prend place.


Cette nature malléable/flexible a amené la recherche à la définir comme le “concept de soi de travail” (par analogie avec la mémoire de travail qui permet de stocker et manipuler des informations pendant une courte durée en vue de les utiliser pour accomplir une tâche, tel un serveur de restaurant qui va retenir dans un temps court une commande).


De manière métaphorique, on pourrait imaginer le concept de soi de travail comme un spot de lumière qui balaie l’ensemble de la structure du concept de soi, éclairant tout à tour différentes parties en fonction d’une situation donnée.


  • La composante affective du soi : l’estime de soi


L’estime de soi renvoie à l’acceptation générale de la personne, au degré avec lequel une personne pense avoir de la valeur.


L’estime de soi Personnelle vs Collective


Un individu peut s’évaluer en prenant en compte seulement ses attributs personnels mais il peut aussi le faire en prenant en compte les attributs des groupes auxquels il appartient.


Estime de soi Etat vs Dispositionnelle


L’estime de soi est-elle une variable stable (dispositionnelle) ou variable selon le contexte (état) ?


Les avis scientifiques divergent. Certains pensent que l’estime de soi peut subir des variations en fonction de la situation : ainsi, quand les choses vont mal, notre estime peut baisser, et quand les choses vont bien, elle peut remonter. Pour d’autres, elle serait, au contraire, stable.


Estime de soi Globale vs estime de soi Multidimensionnelle


L’estime de soi est-elle une variable stable (dispositionnelle) ou variable selon le contexte (état) ?


Les avis scientifiques divergent. Certain(e)s pensent que l’estime de soi peut subir des variations en fonction de la situation : ainsi, quand les choses vont mal, notre estime peut baisser, et quand les choses vont bien, elle peut remonter. Pour d’autres, elle serait, au contraire, stable.


Estime de soi Globale vs estime de soi Multidimensionnelle


les travaux sur l’estime de soi différencient une évaluation globale de nos propres caractéristiques et une représentation de soi comme “entité à multiples facettes”.


En bref, tout en laissant place à une évaluation globale de nous-même, nous nous percevons souvent de façon multiple : on peut se percevoir brillant dans un domaine et pas du tout dans l’autre.



  • La composante comportementale du soi : présentation de soi


Dans de nombreuses situations de la vie, nous faisons des efforts pour gérer et contrôler l’image que nous donnons de nous.


Nous seuls possédons toutes l’information relative à soi. Il nous revient donc de décider quels aspects de ce dernier nous voulons partager.


Présentation de soi stratégique


On parle de présentation de soi stratégique quand celle-ci est fait dans un but, comme générer une impression bien précise chez autrui (un employeur, par exemple).


Au titre de ces stratégies, on retrouve les stratégies appelées "d’auto-handicap" consistant à préparer à l’avance des conditions qui servirons d’arguments en cas de moindre performances.


Il existe aussi la stratégie dite de “se couvrir de gloire”. Exemple : revendiquer une caractéristique commune que l’on partage avec quelqu’un de très connu, ou s’associer à une certaine équipe de foot quand elle gagne.


Présentation de soi authentique


Elle émane du besoin que nous avons de nous révéler sous notre jour le plus authentique, et de faire tomber le masque social. Elle a pour objectif de livrer aux autres une meilleure connaissance de nous-même en dévoilant de nous des aspects plus intimes et personnels.


A la lumière de ces éléments, nous voyons là comment le Soi détient une visée adaptative en fonction des contextes et de nos liens interpersonnels



Bibliographie :


Les différentes composantes du soi :

Martinot, 2002; 2008; 2013


Concept de soi : stabilité et malléabilité :

Markus & Kunda, 1986

Banaji & Prentice, 1994

Onorato & Turner, 2001


Différentes présentations de soi :

Salomon, Famose, Curry, 2005

Jones & Berglas, 1978

 
 
 

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